mercredi 19 décembre 2012

Main Basse sur la Mémoire


Vingt ans après l'adoption de la loi Gayssot, de nombreux historiens, philosophes, hommes politiques de tous bords, dénoncent les dérives qu'elle a engendrées. La « mère de toutes les lois mémorielles », votée en 1990, pénalise la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité, tels que définis par le Tribunal de Nuremberg. 

Présentée à l'époque comme un rempart contre l'antisémitisme, son bilan est pourtant aujourd'hui désastreux : atteintes aux libertés, concurrence génocidaire, surenchère victimaire, renouveaux identitaires et racistes, gigantesques détournements financiers. 

Au plan international, le verrou idéologique institutionnalisé par la loi Gayssot participe également à justifier les guerres coloniales de ces dernières années et à couvrir la politique d'Israël d'une caution inoxydable.




Synopsis

Après le rejet par le Conseil constitutionnel d'une loi pénalisant la négation des génocides reconnus par le parlement français, Clap36 revient sur la « mère de toutes les lois mémorielles » et présente son nouveau documentaire « Main basse sur la mémoire, les pièges de la loi Gayssot».

Le film développe l'historique et la logique des lois mémorielles, en interrogeant des historiens, Pierre Nora et Annie Lacroix-Riz, un philosophe, Paul Ricoeur, une juriste, Anne-Marie le Pourhiet, un romancier et universitaire, Jacob Cohen, ainsi que des citoyens engagés politiquement, Alain Benajam, Norman Finkelstein, et Jean Bricmont. Robert Faurisson, celui par qui le scandale est arrivé est également interrogé. Ses thèses mettant en doute l'existence des chambres à gaz dans les camps nazis avaient été à l'origine de la loi Gayssot.

A travers ce documentaire, la réalisatrice Béatrice Pignède met en relief le caractère désastreux de cette institutionnalisation d'une histoire légale, non seulement pour l'histoire et le droit, mais aussi pour l'idée même d'une République qui ne peut survivre qu'en restant strictement neutre par rapport aux débats entre communautés, aux sacralisations d'événements historiques et au désir de chaque groupe particulier d'imposer à la collectivité nationale son propre « devoir de mémoire ».


Intervenants

Enseignant à Brooklyn College, au Hunter College, à l'Université de New York puis à Université DePaul, Norman G. Finkelstein est fils de survivants du ghetto de Varsovie. Il est l'auteur d'une importante étude « L'industrie de l'Holocauste, réflexions sur l'exploitation de la souffrance des juifs ».

Paul Ricœur, philosophe français qui développa la phénoménologie et l'herméneutique, en dialogue constant avec les sciences humaines et sociales. Il s'intéressa aussi à l'existentialisme chrétien et à la théologie protestante. Son œuvre est axée autour des concepts de sens, de subjectivité et de fonction heuristique de la fiction, notamment dans la littérature et l'histoire.







Annie Lacroix-Riz est une historienne française, spécialiste des relations internationales dans la première moitié du XXe siècle et de la collaboration. Ses travaux portent sur l'histoire politique, économique et sociale de la Troisième République et de Vichy, les relations entre le Vatican et le Reich. Elle est également connue pour son engagement communiste.
Anne-Marie Le Pourhiet est juriste, professeur agrégé de droit public à l'Université de Rennes 1. Elle est vice-présidente de l'Association française de droit constitutionnel (AFDC) et de la Société des professeurs des facultés de droit. Elle s'intéresse notamment aux atteintes à la liberté d'expression que constituent la multiplication des délits d'opinion et des lois mémorielles. Elle a été auditionnée par la commission des Lois de l'Assemblée Nationale sur cette dernière question.

Jean Bricmont est Docteur en sciences, il a travaillé comme chercheur à l’Université Rutgers puis a enseigné à l’Université de Princeton aux États-Unis. Il est actuellement professeur de physique théorique à l'université catholique de Louvain, en Belgique. Figure du mouvement anti-impérialiste, il est l'auteur de nombreux articles sur le droit international et le sionisme.


Alain Benajam est membre fondateur du Réseau Voltaire. Longtemps cadre du Parti Communiste Français, il est résolument activiste anti-impérialiste. Il anime sur internet le blog alain-benajam.com.

Né en 1944 à Meknès, Jacob Cohen obtient une licence en Droit (Casablanca) et le diplôme de Sciences-Po (Paris). Il vit à Berlin et Montréal avant de revenir à Casablanca, où il est maître-assistant à la faculté de Droit, de 1978 à 1987. Il vit depuis à Paris. Il a déjà publié Les noces du commissaire; Moi, Latifa S.; Du danger de monter sur la terrasse; L’espionne et le journaliste et Le Printemps des Sayanim. Il anime le blog jacobdemeknes.blogspot.com.

Enseignant de lettres, Robert Faurisson s'est d'abord interressé à la critique des œuvres de Rimbaud et Lautréamont. Ses thèses mettant en cause l'existence des chambres à gaz dans les camps de concentration nazis sont à l'origine de la loi Gayssot. C'est aujourd'hui l'une des figures du courant révisionniste.


Fiche technique

Durée : 108mn
Format : 16/9ème, HDV, stéréo
Année de production : 2012
Pays : France
Version originale : français
Date de sortie : 1er février 2012
Production / distribution : Clap 36
Écriture et réalisation : Béatrice Pignède
Prise de vues : Flora Joly, Béatrice Pignède, Amar Hamdani, Jean-Sébastien Farez, Sylvia Page
Recherche documentaire : Christophe Del Debbio, Jean-Sébastien Farez, Vincent Frémont, Béatrice Pignède
Traduction : Hervé Duval
Graphisme : Jean-Sébastien Farez
Animation : Abdelhakim Zidouni
Musique originale : Thibault Renou (compositeur, contrebassiste), Misja Michel, guitariste
Mixage : Jean-Luc Lhoste
Montage : Béatrice Pignède

Réalisation : Béatrice Pignède

Journaliste et réalisatrice depuis 20 ans de films documentaires au cinéma et à la télévision française, notamment pour France3 et ARTE, dont un long métrage sur le philosophe Paul Ricoeur et un "grand format" sur la propagande au Kosovo (prix Europa 2000) ; journaliste d'investigation et animatrice de l’émission « Arrêt sur Images » (La Cinquième); intervenante spécialisée cinéma et éducation à l'image dans les écoles, collèges, lycées et associations de quartiers; membre de la télé libre Zalea TV; fondatrice de Clap 36, association de promotion du cinéma documentaire indépendant.




Kit de presse



Revue de presse / de web

« Changer la Loi Gayssot maintenant », une analyse détaillée du film enrichie par des réflexions bien documentées. Un article de Rosa Llorens, normalienne, agrégée de lettres classiques et professeur de lettres en classe préparatoire.


« En regardant ce film on comprendra mieux les tenants et aboutissants de la grande bataille du siècle que les Européens, et tous les peuples du monde, doivent mener afin de recouvrer leur liberté, leur souveraineté. »


« Journalisme et cinéma, combat pour la vérité »


« Entretien avec Béatrice Pignède (Main basse sur la mémoire) »


« Une réflexion sur les conséquences néfastes de la loi Gayssot, contestée par des historiens, des philosophes, des hommes politiques. La discussion, vive et nourrie, tranche avec les discours tout faits, et a le mérite d'exercer l'esprit critique. »


« La vogue des documentaires bat son plein »



Main basse sur la mémoire a été présenté lors du 30ème Festival International du film à Téhéran en février 2012. 

(photo : rencontre de la réalisatrice Béatrice Pignède avec le président iranien Mahmoud Ahmadinedjad.)


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